FILMS & SELF SERVICE

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Design, Poverty, Fiction… Pourquoi des films ? 


1/ Le film fondateur du cinéma est bien Sortie d'usine des frères Lumières. 

Dans le film d’Harun Farocki Arbeiter verlassen die Fabrik (1995), inscrit dans la programmation, une des thèses du réalisateur est de démontrer que la rencontre du travail ouvrier et de la narration cinématographique est fondée sur "le déséquilibre et la contrebalance". Nous dirons même qu’elle augure du cinéma.


2/ Si le cinéma commence effectivement quand l'ouvrier quitte l'usine et se soustrait aux systèmes de contrôle, il nous semble évident que les formes des images en mouvement – fiction, documentaire ou hybridation des genres – réalisé par des cinéastes ou des artistes contemporains, a nécessairement à voir avec l'exploration des formes de vie précaires ou simplement quotidiennes, lointaines ou très proches, absurdes ou joyeuses. 


Les dispositifs modernes en sont les parangons. Pauvreté et Fiction se lient de façon évidente. 


Design, Poverty, Fiction… Why films ? 


1/ The origin of cinema is the short length film Sortie d'usine (Going out the Factory) of the Lumière Brothers.  The film-director Harun Farocki whose film Arbeiter verlassen die Fabrik (1995) takes place in the program, proposes to demonstrate that the encounter of labour working and cinematographic narrative is based on " loss of balance and counterbalanced". We would say this precise encounter is the origin of the so-called cinema.


2/ If cinema is beginning when the worker is living the  factory and thus can avoid control systems, then the form of moving images - fiction, documentary or sort of hybridization - made by film-directors, artists has strongly to see with a way to explore precarious life or everyday ones, close or faraway, absurd or joyful.


The modern apparatus is a paragon. Poverty and Fiction are fundamentally linked. -



THE LIST / LA LISTE


01'05

Loïc Connanski, Prolétaire / Proletarian.  

France, 1997.

Critique de la séparation. 

Critic of the separation.

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01'25

Loïc Connanski, Kit Gould / Kit Gould. 

France, 1996.

Seul, TOUS SEULS, créons !

Alone, ALL ALONE, let’s create!

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01'48

Loïc Connanski, National 1000 / National 1000.  

France, 1991.

Les mondes virtuels des pauvres.

Virtual worlds of the poor.

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01'43

Loïc Connanski, Onk-test / Onk-test.  

France, 1993.

Le temps est la vraie richesse de notre époque. Tout programme audiovisuel détrousse le spectateur de son temps.

Time is the real value of our time. Every TV program robs the viewer of his time.

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02'

Loïc Connanski, Bande annonce / Trailer. 

France, 1994.
Bande-annonce.

Trailer.

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02'15

Loïc Connanski, T.V emploi / T.V Employment. 

France, 1994.
La crise est sans issue.

There is no way out of the crisis.

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02'20

Bertille Bak, Court n°2.

France - 2007

La vie du rail dans les corons. Plumes, envols et remote control.

Rail'life in the Corons. Feather, take off and remote control.

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02'30

Bertille Bak, Court n°1. 

France - 2007

Dans une cité minière, une dame âgée et seule se livre à une étrange occupation...

In a mining city, an old lady on her own urns herself in a strange hobby

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03'10

Loïc Connanski, Le plus chiant du monde / The Most Moring of the World.

France, 1995.

La vidéo la plus chiante du monde.

The most boring video in the world.

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04'45 

Bertille Bak, Court n°3.

France - 2007

Des enfants et l'industrie dans un champ. On livre, venez comme vous êtes...

Kids and industry in a country field. We deliver, come as you are...

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14'

René de France, Retraite / Pension.

France, 2012.

Deux types sont dans une voiture où ils passent leur temps.

Ils attendent, cherchent une activité, vont et viennent.

La situation est précaire et l¹équilibre de leur relation bientôt vacille.

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Two guys are spending all their time in a car.

They’re waiting, looking for activities, coming and going.

The situation is unstable and their relationship is about to flicker.

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19' 

Maurice Pialat, L'Amour existe / Love is Alive.

France - 1961

Courbevoie, Suresnes, Saint-Denis, Vincennes, Pantin, canal de l'Ourcq… Errance "au pays des paysages pauvres", dans la banlieue parisienne de la fin des années 50. Sur une musique de Georges Delarue qui colle à l'ennui, ce "principal agent d'érosion" des banlieues, Maurice Pialat mène une charge nerveuse (image et commentaire) contre les politiques d'urbanisation intensive, les condition de vie ouvrière et la déculturation.

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Courbevoie, Suresnes, Saint-Denis, Vincennes, Marionette, Ourcq canal… Wandering "in a country of poor landscapes", in the Parisian suburbs of the end of the 1950s. The music by Georges Delarue is glued to the boredom, the "main cause of erosion" of the suburbs. Maurice Pialat leads a nervous charge against the politics of intensive urbanization, the condition of the working class and the cultural disintegration.

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20'

Martin Le Chevalier, L'An 2008 / The 2008 Village.

France, 2010.

L’an 2008 met en scène une collection d’archétypes de la mondialisation : le consommateur insouciant, la sociale dumper chinoise, le défricheur amazonien, le voleur de plaques d’égout, la tuvaluane inondée, le surendetté américain, le trader inconséquent, la veuve écossaise, etc. Tous ces personnages, à la fois dérisoires et emblématiques, vont s’interpeller mutuellement, s’accuser des maux qu’ils subissent et s’excuser pour les dommages qu’ils provoquent. Des bureaux de La City aux usines du Guangdong, des marchés de Lagos aux villas de Beverly Hills, ce chassé-croisé picaresque va peu à peu dessiner la folle escalade de l’économie mondialisée.

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The 2008 Village shows a series of archetypes of the globalization: the carefree consumer, the chinese social dumper, the Amazonian land-clearer, the manhole covers thief, the 

flooded tuvaluane, the over-indebted american, the inconsistent trader, the Scottish widow, etc. All these characters, pathetic and emblematic at the same time, are going to question one another, blame each other for the damages they endure and excuse themselves for the damage they provoke. From the offices of the City to the factories of Guangdong, from the markets of Lagos to the villas of Beverly Hills, these picaresque comings and goings outline the crazy ascalation of the globalized economy.

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21' 

Stéphane Degoutin et Laurence Bonvin, After Vegas.

France - 2012

Las Vegas fait partie des zones les plus touchées par la crise aux États-Unis. Le film décrit ce paysage de ruines du présent, vide qui émiette les quartiers résidentiels, chantiers arrêtés, paysages en suspens, banlieues ralenties, souterrains habités par des sans-abris...

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Las Vegas is one of the cities which suffered the most of the crisis in the US. The film describes this ruin of the present time, with its crumbling up residential districts, stopped constructions sites, suspended landscapes, idle suburbs, tunnels inhabited by homeless persons…

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24'

Bertille Bak, Faire le mur / Go Over The Wall.

France - 2008

Une communauté d'ouvriers miniers joue son propre rôle dans son environnement quotidien et à propos de sa situation actuelle, c’est-à-dire le départ forcé de la cité. Depuis 2009, alors que la mort de cette tribu est déclarée, que les gens sont éparpillés dans diverses villes du Pas-de-Calais.

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A community of mining workers plays its own role, in its daily environment, and in its current situation, namely its forced departure from the town. Since 2009, as the death of this tribe is declared, people have disperse in various cities of the Pas-de-Calais.

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24'

Bertille Bak, T'as de beaux vieux, tu sais.

France _ 2007

Entre documentaire et performance, cette vidéo explore les frontières humaines et artistiques à travers la vie d'ouvriers miniers. Les habitants devenus acteurs, scénaristes et décorateurs, disent ce qu’ils pensent de l’art. S’y mêlent également leurs utopies personnelles.

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Half way between documentary and performance, this video investigates the human and artistic borders through the lens of the everyday life of mining workers. The inhabitants, turned into actors, scriptwriters and decorators, express what they think of art. Their own utopias are also involved in the mix.

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26'

Charles de Zohiloff, Empêchements, extraits / Hindrances, Extracts.

France, 2019/13

L'art de la guerre, comment lutte-t-on vraiment contre la pauvreté, comment s'y prend-on concrètement. Trous, tranchées, béton, la moindre parcelle dangereuse est retournée",  et aussi "on peut fermer des routes" "raser des entrepôts"  "supprimer une ligne de bus",  créer des jardins partagés, planter des fleurs, faire appel à des artistes pour remplacer les biffins.

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The art of the war, or the reality of the struggle against poverty. How to do it, in concrete terms. Holes, trenches, concrete, the least dangerous parcel is turned over. One can seal off roads, tear down warehouses, remove a bus line, create communal gardens, plant flowers, call artists to replace the homeless.

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36'

Harun Farocki, La Sortie des usines - Arbeiter verlassen die Fabrik.

Allemagne, France, Autriche - 1995

Arbeiter verlassen die Fabrik d’Harun Farocki démontre que la rencontre du travail ouvrier et de la narration cinématographique est fondée sur la "le déséquilibre et la contrebalance".  Elle augure même du cinéma.

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Harun Farocki’s Arbeiter verlassen die Fabrik demonstrates that the encounter of factory labour and cinematographic narrative is based on « the desequilibium and the counterbalance ». We could even say it opens the reign of cinema.

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43'

Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon, Cyborgs dans la brume / Cyborgs in the Mist.

France - 2012

Une proposition utopique présentant le Laboratoire LOPH (Lutte contre l'Obsolescence Programmée de l'Homme) autour d’un territoire situé à l’ouest de la ville de Saint-Denis.

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The film presents the LOPH research lab and its utopian proposals to struggle against the planned obsolescence of mankind. The lab is located in a formerly industrial area, in Saint-Denis, a disadvantaged suburb of Paris.

www.nogovoyages.com

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46'

Till Roeskens, Videocartographies : Aïda, Palestine / Videomapping: Aïda, Palestine.

2009.

"J’ai demandé aux habitants du camp Aïda à Bethléem d’esquisser des cartes de ce qui les entoure. Les dessins en train de se faire ont été enregistrés en vidéo, de même que les récits qui animent ces géographies subjectives. À travers six chapitres qui forment autant de courts-métrages potentiellement indépendants, vous découvrirez pas à pas le camp de réfugiés et ses environs, vous suivrez les trajets de quelques personnes et leurs tentatives de composer avec l’état de siège sous lequel ils vivent. Un hommage à ce que j’appellerai résistance par contournement, à l’heure où la possibilité même de cette résistance semble disparaître."

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"I have asked inhabitants of Aida Camp, Bethlehem, to draw maps of what they see around them. The drawing process as well as the stories related to those subjective geographies have been recorded on video. Through six chapters that form as many potentially independent short films, step by step you’ll discover the refugee camp and it’s surroundings, you’ll follow the routes of some persons and their attempts to deal with the state of siege they live under. Let’s call it a tribute to resistance by going around obstacles, in times where the very possibility of that resistance seems to be vanishing."

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BR sub Eng

67'

Cláudia Nunes, Just shoot me.

Brésil, 2010.

Où ? Les rues de Goiana, au Brésil. Qui ? Une grappe de ces fameux gamins sans abri qui hantent, si nombreux, les cités brésiliennes. Comment? “Filme-moi, c’est tout”, “Filme ici !”, et la caméra de passer de main en main, et les filmés de devenir à leur tour cadreurs, preneurs son, interviewers.

Archive d’une jeunesse filmée sans dramatisation en noir et blanc, comme un hommage à la vitalité et à l’énergie.

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Where? The streets of Goiana, Brazil. Who? A cluster of these famous, numerous homeless kids who haunt the Brazilian cities. How? "Film me, that’s all", "Film here!", and the camera goes from hand to hand, the filmed ones become camera operators, sound operators, interviewers.

Archive of a band of youngsters, filmed without dramatization,  in a black and white movie in, which offers itself as an hommage to vitality and energy.

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95'

Wang Bing, L'Homme sans nom / Man With No Name.

Chine/France - 2009

Selon Wang Bing, l’unique personnage de ce film « a construit sa propre condition de survie. Il va souvent dans des villages voisins, mais il ne communique pas avec d’autres gens. Il ramasse des restes et des déchets, mais il ne mendie pas. Il rôde dans des ruines de villages abandonnés, à la fois comme un animal et un fantôme ».

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According to Wang Bing, the only character of the movie has "built his own conditions of survival. He often goes to nearby villages, but he does not communicate with other people. He collects rests and waste, but he does not beg. He roams in ruins of abandoned villages, like an animal and a ghost".

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FR

96'

Claire Simon, Coûte que coûte/ At All Costs !

France - 1994

Produire coûte que coûte ! Sauver la boîte coûte que coûte !

Même si on n'est pas payés tout de suite, continuer coûte que coûte !

Trouver de nouveaux clients coûte que coûte ! De nouveaux fournisseurs coûte que coûte !

Le film raconte l'histoire d'une petite entreprise, toute jeune, où l'on fabrique des plats cuisinés pour les grandes surfaces. Le patron et les employés mènent la guerre économique avec les moyens du bord.

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Produce at all costs! Save the company at all costs!

Even if one is not paid at once, continue at all costs!

Find new customers at all costs! New suppliers at all costs!

The movie tells the story of a small, new firm, that produces ready-made meals for hypermarkets. The boss and the employees lead the economic war as best they can.

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Une trilogie / A trilogy :

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1

Christian Barani & Guillaume Reynard, Parce que / Because.  

Kazakhstan 65 min - Kazakhstan/Ouzbékistan 1h 38 min. - France - 2000

Premier film de la trilogie sur le Kazakhstan contemporain.

Le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, deux républiques d’Asie centrale, ont été successivement colonies de l’empire tsariste et membres de l’U.R.S.S. Ces pouvoirs et idéologies extérieurs ont projeté avec brutalité leurs modèles sur les populations. Comment, dans une improvisation, capter des fragments de temps, d’espaces, de paroles, pour représenter un quotidien malgré la catastrophe écologique, économique et politique de la Mer d’Aral.

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First film of a trilogy on contemporary Kazakhstan.

The two republics of Kazakhstan and Uzbekistan, Central Asia, have been successively colonies of the Tsarist Empire and members of the USSR. This two powers and ideologies have projected with brutality their models on the local populations. How can we capture, in an improvisation, the fragments of times, spaces and words, to represent the everyday life, in spite of the ecological, economical and political catastrophe ?

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2

Christian Barani & Guillaume Reynard, Mine de rien /

1h 24 min. - France - 2004

Ce film est le deuxième volet d’une trilogie sur le Kazakhstan contemporain.

Karaganda, deuxième ville du Kazakhstan, située au cœur des steppes, fut construite en 1930 par la main-d’œuvre des prisonniers déportés dans un immense Karlag sur un bassin houiller. Aujourd’hui, le socle économique de la ville s’est effondré, conduisant à une paupérisation considérable. « mine de rien » représente le temps de la transition, de l’instabilité entre deux états, entre sentiment d’abandon et espoir capitaliste.

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This film is the second part of a trilogy on contemporary Kazakhstan. 

Karaganda, the second largest city in Kazakhstan – located right in the heart of the steppes – was built in 1930 by workers deported to a huge prisoners camp – a Karlag – located on a coal field. Lately, the economic level of the city had dropped, leading to a considerable empoverishment of the population. "Mine de rien"  (playing on the word "Mine" and the french turn of phrase "Mine de rein" for "Would you believe?") depicts the transition phase, the unstable moment in-between two states of mind, between a feeling of being abandoned and a capitalistic hope.

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3

Christian Barani & Guillaume Reynard, Kazakhstan, Naissance d'une nation / Kazakhstan, Birth of a Nation.  

65 min. - France - 2008

Ce film est le troisième volet d’une trilogie sur le Kazakhstan contemporain.

En 1998, sept ans après l’indépendance du pays, le dictateur président kazakh Noursoultan Nazarbaiev décide de déplacer la capitale d’Almaty à Akmola, rebaptisée Astana, dans les steppes du nord. De vertigineuses tours de verre sortent de terre, financées par les exportations de pétrole. Les artistes-réalisateurs y regardent vivre la nouvelle oligarchie, dans les oripeaux standardisés et clinquants de la richesse. Un discours présidentiel de 1997 sur l’avenir du Kazakhstan ouvre le film, vantant aux "trois couches sociales, les riches, les classes moyennes et les pauvres", les infinies promesses du marché.

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Third film of a trilogy on contemporary Kazakhstan.

In 1998, seven years after the independence of the country, autocratic president Kazakh Noursoultan Nazarbaiev decides to move the capital of Almaty to Astana, the barren plains of the north. Vertiginous towers of glass rise above the ground, financed by oil exports.  The artists and film-directors are observing the new oligarchy' s life, folds in standardized rags and  glitzy richness. A presidential speech in 1997 on the future of Kazakhstan opens the film, praising the three social levels, the rich, the middle class and the poor, and the infinite promises of the market.


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Remerciements / Thanks to

Les artistes et producteurs qui permettent la diffusion / The artists and the producers who allow to the broadcasting:

Till Roeskens, Charles de Zohiloff, René de France, Martin Le Chevalier & Cédric Walter, Christian Barani & Guillaume Reynard, Loïc Connanski, Bertille Bak & An-Mai Blachon Nguyenn couresy of galerie Xippas, Stéphane Degoutin, Laurence Bonvin, Gwenola Wagon, Cláudia Nunes et Cris Miotto de Rio Bravo filmes.


Et ceux qui ont contribués de diverses façons / And that one’s who has contributed in many ways:

Thomas Bauer, Véronique Petit, Nicolas Féodoroff, CNC Images de la culture, Stéphanie Cottin et Bernard Guégan de Vidéoclub, Matthieu Foulet.


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www.xippas.com/

www.zohiloff.com/

http://www.connanski.org/

http://www.martinlechevallier.net/

http://nogoland.com

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