MANIFESTO_Eng

Designing Poverty makes the hypothesis that design is a(very sophisticated) weapon to maintain order, a practice that plays with its own transparency without knowing it, like a clever illusionist.


Designing Poverty wishes to provoke this state of mind, and the contemporary aesthetics linked to it, by confronting them with an existential quest, that could be contradictory, provocative, or lead to take the question from another point of view. The target is to bump into the materialist worldʼs imaginary.


Designing Poverty makes the cynical assessment that, in our hyper organized occidental societies, the way back to poverty is a design object. Poverty is designed. Would it be aesthetic? Voluntary? Is the nec plus ultra of the bobo to be a hobo?


Designing poverty aims at questioning poverty in the first world. Are we sure of what are the basic human needs? Are there “true” and “false” human needs? Should design be linked with charity? Is poverty a disease, that would be cured by economic measures? Is it even an economic fact?


Design has frequently been described as a slave to the material society, a tool of the society of spectacle, of the endless entertainment. The race towards abundance leads to excessive consumption and the ever increasing desire to satisfy “false” needs.


In a too simple opposition, it is often proposed a nostalgia of the time before materialism, a quest for poverty, morality… return tickets for a series of St Francis of Assisi.


According to us, this subservience to frugality and asceticism make design the ideal bard to maintain poverty.


How could we avoid this simplistic dualism? What could come after materialism? Could there be different choices, different projects beyond the way back to a survival economy or below the hedonistic, overexploited, exponential materialism? What spaces could be left for thoughts, for imaginary?

We would, first, need to rethink how we conceive the human needs. And the way we work. And the way we desire.



MANIFESTE_Fr

Designing poverty démarre de l'hypothèse que le design est une arme de maintien de l’ordre (très perfectionnée), une pratique se jouant sans cesse de sa transparence, illusionniste savante sans le savoir.


Designing poverty souhaite provoquer cette morale et ces esthétiques contemporaines en les confrontant à différentes quêtes existentielles parfois contradictoires, provocantes, voir à rebours. Objectif : un monde matérialiste à bousculer dans son imaginaire même.


Designing poverty part du constat cynique que dans les sociétés occidentales hautement organisées, le retour de la pauvreté est un objet de design. La pauvreté se dessine, se conçoit. Serait-elle esthétique, serait-elle volontaire ? Le nec plus ultra de l'être bobo serait-il  l'être pauvre?


Designing Poverty questionne la pauvreté dans les sociétés industrialisées. Sommes-nous sûrs de ce que sont les besoins humains de base? Existe-t-il de “vrais” et de “faux” besoins”? Le design doit-il être une forme de charité? La pauvreté est-elle une maladie, qui pourrait être guérie par des mesures économiques? Est-elle même une question économique?


Le design a fréquemment été dénoncé comme l’instrument du spectacle, du divertissement permanent, asservi à la société matérialiste . La course en avant vers l’abondance conduit à la consommation excessive, à la satisfaction de “faux” besoins…


Aujourd'hui on lui oppose sa succession volontairement pauvre, morale, nostalgie de l’âge d'avant le matérialisme, retour annoncé de multiples Saint François d’Assise.


Un asservissement aux thèses de la frugalité et de l’ascétisme fera, selon nous, du design le chantre idéal du maintien de la pauvreté.


Mais, qu’y aurait-il donc après le matérialisme qui puisse éviter ce dualisme simple? Y-aurait-il plusieurs choix, plusieurs projets au-delà du retour en arrière à une économie de survie ou en deçà du matérialisme exponentiel, surexploité par le capitalisme d'apparence hédoniste : quel espace de pensée et d'imaginaire?